Rémos

21/12/2015 15:58
    Voici un récit de village parlant d'un garçon sans yeux qu'une amie m'a raconté.
 
    Tout commença chez ce fameux garçon, un jour où il était seul avec sa mère, après le divorce de ses parents. Ce dernier ayant profondément affecté sa mère, lui causant un dédoublement de la personnalité, que la plupart des personnes appellent "Schizophrénie", bien que les deux n'ont rien à voir. Ce problème lui causa parfois des crises diverses, mais elle arriva malgré tout à le cacher à son fils.
 
    Ce jour-là, sa mère était dans la cuisine en train de faire à manger. Elle était en train de couper des carottes, quand une de ces fameuses crises, plus forte et dangereuse que la moyenne, se manifesta. Elle passait généralement ses crises sur les meubles et les murs, mais, malheureusement pour lui, Rémos, de son surnom Rémi, ce garçon, se trouvait être au mauvais endroit au mauvais moment. Dans la cuisine. Sa mère, couteau en main, plaqua Rémi contre le mur et le poignarda. Mais elle ne s'arrêta pas au premier coup de couteau, Non... Elle lui planta la lame dans ses yeux, les crevant, et l'égorga, l'éventra, le tua de toutes les coupures possibles et inimagimables, recouvrant de sang le carrelage blanc imaculé de la cuisine. La crise passa, et elle réalisa ce qu'elle venait de faire. En proie à la panique, elle traîna le cadavre et l'enterra dans le jardin.
 
    Plus les jours passaient et plus elle dépérissait, rongée par la culpabilité. Elle avait régulièrement des hallucinations auditives et visuelles, où elle revoyait son geste, encore et encore, comme un vieux film d'horreur dont elle faisait partie. Dans la cuisine, où elle était tombée au sol en pleurs, suite à une de ces hallucinations, elle cru entendre le grincement de la porte du jardin. Elle fit taire ses gémissements et resta immobile, guettant un autre son. A force d'entendre des sons immaginaires, elle ne savais plus différencier le réel de l'imaginaire.
 
    Elle se releva, essuya ses larmes, avant de repleurer de plus belle, jusqu'à ce qu'elle entende un autre son, celui de la porte de la cuisine qu'elle laisse généralement entre-ouverte, et qui était, cette fois, ouverte en grand. Elle cru apercevoir une silhouette du coin de l'oeil. Elle demanda, d'une voix tremblante et sanglottante :
 
" Qui... Qui es là ? "
 
    A ses mots répondit une voix familière. Trop familière.
 
" Maman... "
 
    La silhouette se dessina devant elle. La mère recula contre le mur, couteau dans les mains, elle se laissa tomber au sol.
 
" Maman... Où es-tu ? Je ne vois rien... "
 
    Elle hurla. En entendant son cri, Rémos tourna la tête vers elle. Ses orbites étaient vides. Des larmes de sang s'en écoulaient et tombaient au sol.
 
" Maman... Je ne vois rien... Donnes-moi tes yeux... "
 
    Elle eut le courage de lui adresser quelques mots faibles.
 
" Rémi... Ce n'est pas possible, je... Je t'ai tué !
- Oui, maman... Et tu m'as fait du mal... Beaucoup de mal... Trop pour que tu puisses l'imaginer...
- Je... Je suis désolée, Rémi ! Pardonnes-moi ! Je ne savais pas...
- Tu ne savais pas quoi ? A quel point tu m'as fait mal ? Je peux te montrer, comme ça, tu le sauras... "
 
    Rémos s'approcha d'elle en saisissant au passage l'un des couteaux posés sur le plan de travail. Il la tua de la même manière qu'elle l'avait, à la seule différence qu'il lui arracha les yeux avant le premier coup de couteau. On dit que malgré son meurtre, sa soif de vengence ne s'est pas tarri. D'aucuns prétendent avoir vu un garçon sans yeux errer dans les rues à la tombée de la nuit à la recherche d'une victime frêle, principalement des enfants, des jeunes filles et des personnes âgées. Faites attentions si vous sortez dehors la nuit, on ne sait sur qui vous pourriez bien tomber...
 

Rémos

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