L'affaire PaperCut #2

15/03/2015 14:59

Partie #1
Partie #3


    Quelques mois suivant l'extrait précédent, la dénommée « PaperCut », après une courte pause dans ses activités de tueuse, semble avoir reprit du service. Elle semble tuer un peu au hasard. Voici les extraits de journal retrouvés auprès des corps.



19 Février 2015 :

    Après ma fuite, j'ai réussi à me trouver une bonne planque assez loin de ma ville. Il s'agit d'une cabane de chasseur abandonnée, mais malgré tout en bon état. Il y a un lit double et un un matelas dépliant, une étagère remplie de boîtes de conserves, une lampe à huile, de l'huile et des allumettes, une plaque de cuisson qui marche avec des bouteilles de gaz, et quelques cartons empilées dans les coins. Elle devait être abandonnée à cause du manque de gibier, puisque à part quelques oiseaux et écureuils, je n'ai vu aucun être vivant aux alentours. Je suis tombée dessus par hasard, Je l'ai aménagée, et ai récupéré ce qui pourrait m'être utile. J'ai trouvé des cordes solides, une hache, des armes à feu, quelques outils et des pièges-à-loup. J'en ai mit quelques-uns autour de ma cachette au cas-où, même si ça m'étonnerai que quelqu'un rôde autour de ma cabane.


20 Février 2015 :

    Ma première nuit dans ma cachette n'était pas géniale, mais c'est mieux que rien. Il faisait froid, et le lit en fer grinçait. J'ai resserré les boulons avec une clef à molette rouillée que j'ai trouvé en rangeant hier. J'ai réussi à faire marcher la plaque de cuisson et à me faire à manger. J'ai explorer un peu les environs, et j'ai trouvé un ruisseau pas très loin. Il prend sa source dans une fissure dans une falaise, ce qui est une bonne nouvelle, puisque l'eau est filtrée par les couches de roches et est donc potable, du moins, je l'espère.


21 Février 2015 :

    La deuxième nuit s'est mieux passée, le lit grince moins, mais il fait toujours aussi froid. J'ai continué d'explorer les environs, je n'ai pas trouvé grand-chose, à part une rivière, qui est rattachée au ruisseau. Sur la rive, j'ai trouvé une bouteille vide de 5l, je l'ai ramenée afin d'avoir de quoi stocker un peu d'eau et m'éviter les allers-retour. Mais j'ai l'impression que la solitude me pèse sur les nerfs… Je me suis surprise à parler toute seule, tout à l'heure. J'ai besoin de parler à quelqu'un, mais personne n'est là…


22 Février 2015 :

    Aujourd'hui, j'ai suivit la rivière et ai fini par tomber sur un parcours de VTT ainsi qu'une route goudronnée, assez loin pour ne pas me causer de problèmes. Mais c'est une bonne nouvelle, je n'aurais qu'à voler un vélo et rouler jusqu'au village le plus proche afin de refaire un stock de nourriture. Les conserves commencent à s'épuiser. Le fait d'avoir trouvé une trace de civilisation me réjouit, non pas parce que je me sens seule, la voix dans ma tête me tient compagnie, mais parce que j'ai envie de tuer. Ça me manque… Ce sentiment de supériorité, cette sensation quand on tient la vie d'une personne entre ses mains, tel un couteau…


23 Février 2015 :

    Je me plaît vraiment ici, je pourrais y rester toute ma vie… Ce que je ferais sûrement, d'ailleurs. Il me reste assez de conserves pour tenir deux ou trois jours. Je vais aller au parcours de VTT pour prendre un vélo et acheter quelques provisions… Mais j'y pense, je n'ai pas d'argent sur moi, il faudrait que je trouve autre chose… La voix dans ma tête commence à me critiquer, à m'insulter… J'aimerais qu'elle se taise !


24 Février 2015 :

    Je suis allée au parcours de VTT, tout à l'heure. Il y avais deux gamines d'environ 12 ans qui avaient fugué de chez elles et s'étaient réfugiées ici grâce à leurs vélos. Elles avaient des sacs à dos qui avaient l'air remplis. Il n'y avais personne aujourd'hui, j'avais la voie libre. Je me suis approchée d'elles, et j'ai commencé à leur parler. Elle me faisaient confiance et m'ont racontée leur histoire. Elles sont parties de chez elles parce que leur père est devenu violent, et se sont enfuies pour sauver leur peau, mais elles avaient peur de rentrer à cause de la réaction qu'aurait leur père. Leurs parents ne connaissent même pas cet endroit. Je les ai invitées dans ma « maison ». Elles m'ont suivies sans hésiter. Je leur ai raconté mon histoire, et pourquoi je vivais désormais ici. Elles ont eu peur et on tenté de s'enfuir, mais c'était trop tard.


    Je les ai étranglé toutes les deux avec une chaîne qui traînait à côté de moi. Leurs corps gisent sans vie à côté de moi au moment où j'écris ces lignes… Après avoir fouillées les filles et les sacs, j'ai pu récupérer quelques habits, des gâteaux, assez d'argent pour acheter de quoi tenir environ un mois, un ordinateur portable, deux couvertures, deux oreillers, ainsi que des babioles de filles, comme du maquillage et des bijoux (choses que je ne mettrais jamais mais qui pourraient être utile). Parmi les habits, je pris quelque-chose de passe-partout (t-shirt bleu, pull gris, jean, foulard vert) ainsi que des habits assez discrets (t-shirt noir, sweat à capuche noir, pantalon noir), j'ai mis de côté ce qui ne me servira sûrement pas pour l'instant. Un vrai coup de chance qu'elles aient la même taille que moi. Je suis ensuite allée récupérer leurs vélos et les ai rangés chez moi. En tout cas, je vais mieux dormir cette nuit grâce aux couvertures et aux oreillers, mais avant, je vais manger un peu… Le problème, c'est que je n'ai presque plus rien à manger… Je me suis toujours demandé quel goût avait la chair humaine…


25 Février 2015 :

    J'ai fais le point sur ce que j'ai récupérer. L'ordinateur ne me servira sûrement pas, puisqu'il n'y a ni prises électriques ni connexion internet. La plupart des vêtements sont des habits de putes, comme des décolletés ou des minis-jupes, je les ai décousus pour récupérer le tissu, au cas où. Les gâteaux m'ont servi de petit déjeuner. Le maquillage et les bijoux me permettraient de passer inaperçue quand j'irais en ville, et les vélo me permettrons de me déplacer plus loin. Les cadavres des deux filles commencent à puer, je vais m'en débarrasser en les jetant dans la rivière, de toute façon, il n'y a plus grand-chose à récupérer là-dessus… Je me suis débarrassée des corps, et je suis allée rapidement au parcours de VTT. Il y avait un type qui s'entraînait à faire des figures. J'ai profité du fait qu'il soit trop occupé pour pouvoir voler son sac. J'ai pris ce qui pourrait m'être utile avant de reposer son sac où il était avant de rentrer chez moi. Je lui ai pris une bouteille de coca cola, des barres chocolatées, une montre, et de l'argent.


26 Février 2015 :

    Je vais aller en ville aujourd'hui, je n'ai plus rien à manger. J'ai pris les habits que j'avais mis de côté, et me me suis maquillée, chose que je déteste ! J'ai pris de l'argent et un des vélos et me suis rendue en ville. J'ai acheté des conserves et des bocaux, ainsi que des pommes de terre, du pain, du lait et du chocolat en poudre. J'ai aussi acheté un couteau-suisse et du platre en bandes pour faire un masque. En passant près du rayon des télévisions, j'ai vu un journal télévisé sur la disparition des deux jeunes fillettes, j'étais presque prise d'un fou-rire, mais je réussi à ne pas le montrer. Ce n'est que quand je suis rentrée que je me suis mise à rire de manière incontrôlable… Je ne sais pas ce qu'il m'a prit… En tout cas, je regrette ce que j'ai fais… Pas ce que j'ai fais aux deux filles, mais ce que je me suis fais… J'ai fais un masque en mettant des bandes de platre humides sur mon visage, et une fois le masque sec, je l'ai mis de côté et je me suis lacérée le visage tout en riant. Je me suis arrachée presque toute la peau de mon visage Ça me brûlait, mais je continuais. Je ne veux pas ce visage. Je veux un autre visage. Je veux un visage de monstre. Je ne veux plus mon visage. Je veux un autre visage…


27 Février 2015 :

    Quand je me suis réveillée, mon premier réflexe a été de me regarder dans un miroir. J'ai saisis le miroir que j'avais pris dans le sac d'une des filles et me suis regardée. Mon visage était recouvert de sang séché. J'ai pris un bol d'eau et me suis nettoyé la figure. Une fois le sang retiré de mon visage, je me re-regarda dans le miroir. Mon visage étais horrible, mais ça ne durera pas longtemps… Quand ça cicatrisera, j'aurais un autre visage. Un visage parfait… J'ai envie de tuer… Je vais tuer… j'ai fais des trous dans mon masque blanc pour y passer une bande de tissu et pouvoir l'accrocher à ma tête. Je l'ai mit, et l'ai gardé en attendant la nuit pour aller en ville. Avec ma capuche sur la tête, on pourrais croire que c'est mon vrai visage, tant les traits étaient précis, l'obscurité aidant à confondre. J'errais dans les rues quand j'ai entendu des sirènes de voitures de polices non loin. J'ai continué ma route, quand quelque-chose me fonça dedans. Je me retourna et vis une petite fillette.

 

    Elle tomba par terre et me regarda avec les yeux écarquillés, comme si elle voulais s'excuser mais qu'elle ne pouvais pas. Elle portais une robe rose avec des motifs de fraises, des chaussettes blanches et des chaussures rouges. Elle étais tâchée de sang. Je sentis mon couteau dans ma poche, mais je ne pouvais pas la tuer. Quelque-chose m'en empêchait. Je la pris par le bras et l'aida à se relever. Elle ne parlais pas, mais me remercia du regard. Je vis quelques bonbons dépasser de sa poche, je l'appela «  Candiz ». En entendant les policiers arriver au loin, elle se mit à paniquer. Je la saisis par la main et fonça à mon vélo. Je l'installa à l'arrière et pédala à toute vitesse. Je me suis engouffrée dans une ruelle et au bout de quelques détours, je réussi à les semer. Je l'ai emmenée chez moi et lui ai donné à manger. Elle ne parlais pas, mais elle écrivais sur une feuille que je lui avais donné. Elle s’appelait Candice, et elle venais de tuer sa famille, épargnant sa sœur qui avait prévenu la police. C'est pour ça qu'ils la recherchaient. Je lui ai laissé mon lit pour qu'elle puisse dormir, elle avais l'air épuisée et s'est endormie directement. Je crois que je vais la laisser vivre ici avec moi. Ce seras en quelque sorte une « proxy », un peu comme Masky avec Slenderman. Je vais dormir sur le matelas dépliant, je suis fatiguée…





    Quelques jours après le dernier extrait, son cousin, Lucas [*******] a demandé à participer à l'enquête. Après plusieurs refus et de nombreux marchandages, on a fini par conclure un accord. Il ne participerai que si notre équipe en avait besoin, et il sera informé de la progression de l'enquête. La localisation de la cachette de « PaperCut » est en train de progresser. Nous n'avons pas localisé de cas en France réunissant une disparition d'enfant et plusieurs homicides à la date indiquée (27/02/2015), ce qui pousse à croire qu'il s'agit d'une histoire inventée, à moins que l'affaire n'ai pas été ébruité ni diffusée par les médias, mais dans ce cas, la raison est inconnue. Les scènes de crimes où ont étés retrouvés les extraits du journal sont dispersées un peu partout en France. Le dernier se situe dans la zone industrielle de Marseille, tandis que le précédent se situait à Ploërmel, un village en Bretagne centrale. Impossible de prévoir quand et où aura lieu le prochain homicide, et donc impossible de l'arrêter. L'enquête se poursuit, sans succès. Je vais peut-être abandonner cette affaire, puisqu'elle n'aboutit à rien…

L'affaire PaperCut #2

Aucun message nʼ a été trouvé.

Nouvel avis